Hon. Jonathan Wilkinson, Canada’s Minister of Natural Resources

Nous sommes ravis d’inclure ci-dessous un article d’opinion du ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson. Son emploi du temps n’a pas permis une entrevue en personne comme nous l’avons fait avec ses prédécesseurs, mais le ministre a abordé un certain nombre de questions clés que nous voulions explorer dans une entrevue, en particulier la préoccupation croissante du public concernant l’abordabilité de l’énergie et le désir des Canadiens et Canadiennes d’aider l’Europe en matière de sécurité énergétique. Le gaz naturel est essentiel pour répondre à ces deux enjeux publics : Le secteur gazier canadien est particulièrement qualifié pour maintenir l’énergie à un prix abordable et aider nos alliés — une victoire pour tous, et la clé de notre bien-être économique et de notre sécurité mondiale. Nous sommes impatients de travailler avec le ministre et ses collègues sur ces deux points.

L’invasion de l’Ukraine par Poutine représente une violation du droit international, une attaque non provoquée contre un peuple pacifique et une atteinte à l’ordre international fondé sur des règles.

Le Canada apporte un soutien indéfectible au peuple ukrainien et à nos amis et alliés européens.

Il y a plusieurs semaines, notre gouvernement a pris des mesures pour interdire les importations de pétrole, de gaz et de produits pétroliers russes. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont depuis pris des mesures similaires.

L’invasion de Poutine a fait grimper les prix du gaz dans le monde entier, et ces événements ont soulevé de sérieuses questions sur la sécurité énergétique en Europe.

« Le Canada apporte un soutien indéfectible au peuple ukrainien et à nos amis et alliés européens ».

Ici, au pays, notre gouvernement fait appel au Bureau de la concurrence pour empêcher les prix abusifs. Et la question de l’abordabilité demeure une préoccupation centrale pour le gouvernement fédéral. Nous continuerons à travailler pour rendre la vie plus abordable — comme nous l’avons fait au cours des dernières années grâce à des programmes comme la Prestation canadienne pour enfants, les services de garde d’enfants à faible coût, et l’incitatif à agir pour le climat qui remet plus d’argent dans les poches des gens.

Et sur la scène mondiale, nous continuerons aussi à faire notre part.

L’Europe se concentre à court terme sur l’élimination de sa dépendance au gaz russe grâce aux importations de gaz naturel liquéfié (GNL) qui remplaceront le pétrole et le gaz russes, tandis que son objectif à moyen terme est de passer le plus rapidement possible aux énergies renouvelables et à l’hydrogène.

Les dirigeants européens nous ont demandé d’explorer comment le Canada peut aider dans les deux cas, et les Canadiens et Canadiennes veulent s’assurer que nous faisons ce que nous pouvons pour aider l’Ukraine et l’Europe. Alors, comment le Canada peut-il aider?

Le Canada occupe une position unique pour contribuer à la construction d’une économie d’énergie propre à long terme. Nous sommes déjà des chefs de file en matière de technologies non émettrices, et nous avons les ressources brutes nécessaires pour les construire.

L’hydrogène propre est un carburant qui intéresse particulièrement l’Europe. Le Canada est l’un des principaux producteurs d’hydrogène au monde, et nous nous appuyons sur nos forces existantes, avec de multiples projets d’hydrogène d’un milliard de dollars déjà en cours dans tout le pays.

La semaine dernière, j’ai participé à une réunion avec mes homologues de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) afin de discuter de la manière dont nous pourrions travailler ensemble pour garantir la disponibilité des minéraux essentiels nécessaires à la transition énergétique.

L’Union européenne (UE) est le deuxième marché d’exportation du Canada pour les technologies propres. Il existe d’importantes possibilités de tirer parti de cette situation et, ce faisant, de créer des emplois durables au Canada.

Mais nous examinons également ce que nous pouvons faire pour aider nos amis européens à court terme.

Il y a actuellement beaucoup de discussions autour du GNL — non seulement comme combustible de transition pour la transition énergétique en cours, mais aussi comme remplacement direct du gaz russe dans l’immédiat.

Pour que les exportations de GNL canadien aient un sens dans ce contexte, nous devrions démontrer notre capacité à satisfaire les besoins à court terme de l’Europe. En d’autres termes, nous devrions fournir du GNL à l’Europe pendant qu’elle en veut encore, et nous devrions le faire dans le contexte du respect des engagements climatiques du Canada.

Le Canada ne dispose actuellement d’aucune installation de GNL à grande échelle sur la côte est. Une nouvelle infrastructure serait donc nécessaire — et elle devrait s’inscrire dans les délais européens de transition du GNL à l’hydrogène non polluant.

De plus, toute exportation de ce type en provenance du Canada devra démontrer sa compatibilité avec les objectifs climatiques essentiels.

« Il y a actuellement beaucoup de discussions autour du GNL — non seulement comme combustible de transition pour la transition énergétique en cours, mais aussi comme remplacement direct du gaz russe dans l’immédiat ».

En général, si le GNL doit contribuer à la transition énergétique, son utilisation doit être directement liée au déplacement de combustibles à émissions plus élevées comme le charbon ou l’utilisation actuelle du gaz naturel. Nous ne pouvons pas dire que nous construisons une installation de GNL et simplement supposer qu’elle remplacera les combustibles hydrocarbures.

Comme on l’a noté, les émissions associées à ces exportations devraient également s’inscrire dans les objectifs de réduction des émissions du Canada, ce qui signifie que les émissions associées à une installation de production devraient être très faibles. Pour éviter le risque que ces installations deviennent des actifs délaissés, elles devraient idéalement pouvoir se convertir à la production d’hydrogène à très faible teneur en carbone à long terme.

Les dirigeants européens ont été clairs. Ils ne veulent pas seulement réduire leur dépendance au pétrole et au gaz russes — ils veulent réduire leur dépendance au pétrole et au gaz tout court.

Comme l’a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au début du mois, « c’est le passage aux énergies renouvelables et à l’hydrogène qui nous rendra véritablement indépendants. Nous devons accélérer la transition verte » [traduction].

L’Europe redouble d’efforts pour obtenir son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et pour accélérer la transition vers un avenir à faible émission de carbone. Le Canada est là pour faire tout ce qu’il peut raisonnablement faire pour aider.